LE MASCULINISME N’EST PAS LA SOLUTION

Je vois fleurir depuis quelques temps ici ou là, un discours masculiniste exaltant les valeurs de la virilité. Ce discours qui peut être repris individuellement ou s’exprimer à travers certains mouvements se veut être un contre feu à une société en voie de matriarcalisation sous l’influence du féminisme radical et des théories du genre. Si cette tendance peut parfois s’exprimer à travers des propos intelligents et argumentés, il me semble important de mettre en garde contre ce qui ne serait qu’une surréaction « symétrique ». La guerre des sexes est justement le terrain sur lequel les « genderistes » cherchent à nous entrainer à travers une analyse des relations hommes-femme fondée sur le seul rapport de force et de domination (c’est l’erreur réductionniste de l’analyse marxiste transposée des relations de classe aux relations entre les sexes ). Dans ses écrits sur l’homosexualité, Philippe Ariño ne cesse de rappeler que celle-ci est le signe d’un manque de désir entre les hommes et les femmes, le signe que les hommes et les femmes ne s’aiment plus. Plus que jamais, il me semble important de réaffirmer que l’humanité n’est véritablement complète et belle, qu’elle ne réalise son destin unique que dans une différence des sexes à la fois aimante et aimée.

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DU RESPECT DES ADVERSAIRES EN GENERAL ET DE CHRISTIANE TAUBIRA EN PARTICULIER

A propos de l’affaire d’Angers où était réunie une délégation d’opposants au mariage pour tous devant le palais de justice de la ville qui recevait la visite de Christiane Taubira. Une peau de banane fut lancée devant les marches par une adolescente de 12 ans avec ce commentaire : « C’est pour la Guenon ». Certains de mes amis m’opposeront qu’il s’agit de la parole d’une gamine. Parole tout de même précédée il y a quelques jours par un montage diffusé par internet sur le blog d’une candidate du FN où la photo de Christiane Taubira figurait à côté de celle d’un jeune singe. Pour qu’une gamine de 12 ans joigne ainsi le geste à de telles paroles, cela en disait long sur le discours qui avait pu lui être transmis par son entourage.

On ne peut laisser dire et faire n’importe quoi au risque de transformer nos adversaires en martyres. Comparer Christiane Taubira à une Guenon c’est une insulte indigne qui déshonore avant tout ceux qui la profèrent. On combat un adversaire par des arguments, pas par des insultes douteuses. Rappelons nous les paroles prononcées par Mgr Aillet il y a quelques mois et qu’il a rappelées fort à propos lors de son intervention au dernier congrès d’ICTHUS: La frontière entre le bien et le mal ne passe pas entre nous et nos adversaires mais en nous et en eux. La façon scandaleuse dont  ont été traités les opposants à la loi sur le mariage pour tous ne leur donne pas un blanc seing pour se conduire n’importe comment.

Christiane Taubira est persuadée que sa loi est une loi de progrès et que l’avenir lui donnera raison. A nous de lui montrer que nous ne sommes pas mus par un attachement maladif au passé mais que nous avons nous, une autre conception du progrès, une conception qui tient compte du réel et qui respecte l’humain dans toutes ses dimensions car il n’y a pas de véritable humanisme sans reconnaissance du lien de l’homme à une transcendance à laquelle il se réfère comme idéal vers lequel tendre. En effet, si l’homme devient la seule mesure de lui même, alors il n’y a plus de progrès possible et ce que l’on nous présente comme un progrès n’est rien d’autre que la soumission de l’homme à ses seules passions mouvement contre lequel ont lutté des siècles de civilisation tendues vers la promotion du bien commun et de la protection du plus faible.

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CHRONIQUE DE MA CAMPAGNE OU COMMENT FAIRE PASSER LE GOÛT DE LA TOMATE AUX POULETS

Deux jeunes poulets se promenaient chez moi en liberté. C’étaient les deux rescapés d’une portée qu’une de mes poules qui s’était sauvée m’avait ramené et dont la fratrie avait due être décimée par quelque prédateur. Me disant que ceux-ci avaient du être particulièrement résistants, j’ai pensé qu’il n’y avait aucune urgence à les enfermer. Je les avais bien vu trainer de temps en temps dans le potager, mais ne constatant aucun dégât dans les salades je les avais laissé faire.

Cette année du fait d’un printemps particulièrement tardif, les tomates commençaient à se faire désirer et je guettais tous les matins les deux ou trois plus précoces qui commençaient lentement à rougir avec ces dernières semaines de beau temps. L’une d’entre elle commençait à être juste à point quand je m’aperçus en faisant ma visite matinale qu’elle avait été à moitié dévorée. Idem pour la seconde le lendemain. Il ne m’a pas fallu trop de temps pour découvrir les auteurs du larcin.

Le jour même je décidai d’incarcérer les deux délinquants dans un enclos où une de mes poules était restée seule. Quelle ne fut pas ma surprise de revoir dès le lendemain les deux contrevenants au milieu du potager. ils étaient parvenus à franchir la clôture de 2 m de haut.
Sur ce j’enferme à nouveau mes deux bandits mais cette fois dans un enclot couvert d’un filet.

Pas plus tard que le matin suivant, je les retrouve tranquillement dans le jardin. une troisième tomate était déjà entamée… par où étaient-ils passés ? Mystère…

C’est alors que je me suis souvenu avoir lu une ancienne recette de grand mère pour faire passer le goût de l’œuf aux poules qui mangeaient leurs propres œufs (et oui ça arrive !). le stratagème consiste à vider un œuf et remplir la coquille vide de moutarde, puis à replacer l’œuf dans le nid. Malheureusement je n’avais plus de moutarde…

Soudain je me suis souvenu d’un reste de sauce asiatique au piment. Ce fut parfait, la couleur était tout à fait semblable à celle de la tomate, j’en ai rempli la cavité entamée.

Je pense que mes deux malfaiteurs ont du apprécier car depuis ce jour, je ne les vois plus trainer dans le potager et mes tomates sont miraculeusement intactes.

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PETIT COUP DE PUB

Couverture Homophobie en Vérité              Mal nommer les choses disait Albert Camus, c’est ajouter de la souffrance au monde. En corollaire de cette phrase célèbre, je dirais que rétablir le vrai sens des mots, c’est retirer de la souffrance au monde.

C’est précisément ce que se propose de faire Philippe Arino dans son prochain essai qui sortira en Septembre prochain aux éditions Frédéric Aimard.

Après le succès de son premier opuscule intitulé l’homosexualité en vérité, Philippe Arino se penchera sur le sens de l’homophobie dans son prochain ouvrage dont le titre sera « l’homophobie en vérité ».

On sait comment ce mot a pollué et même en grande partie confisqué le débat à propos de la loi Taubira sur le mariage de personnes de même sexe. au point que bien souvent la querelle se trouvait résumée qu’à ce seul sujet L’accusation d’homophobie servant du côté des « pro » à discréditer de façon quasi systématique les « anti ». On sait également comment cette accusation a pesé sur les « anti » au point qu’en tentant en permanence de s’en justifier ils n’ont pas toujours eu le courage d’avancer les bons arguments : ceux qui se situaient sur le terrain de leurs adversaires.

Dans tout dialogue de sourd comme celui auquel nous avons assisté depuis quelques mois, il y a un problème de mots et un problème de définitions. Dans ce nouvel ouvrage, Philippe Arino nous donne les bases d’un dialogue en vérité en rétablissant le vrai sens de l’homophobie.

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-LA FIN DU STATUQUO- ET SI LES ECCLESIASTIQUES FRANÇAIS QUI S’OPPOSENT AUX MOUVEMENTS ANTI-MARIAGE POUR TOUS COMMENCAIENT A VIVRE AVEC LEUR EPOQUE ?

Depuis le début du mouvement de contestation contre le mariage pour tous marquant son opposition à la loi Taubira, un certain nombre d’ecclésiastiques, parmi eux des membres de l’épiscopat comme Mgr Dagens (  http://angouleme.catholique.fr/Manifestation-du-26-mai-appel-de.html) ont parfois dépassé le stade de l’élémentaire prudence liée à leurs fonctions pour exprimer vis-à-vis de ce mouvement non seulement des réserves parfois compréhensibles, mais plus encore une méfiance voire dans certains cas une franche hostilité à leur égard.

Si les critiques portant sur d’éventuels débordements d’hostilité vis-à-vis des personnes homosexuelles sont recevables (encore qu’elles sont d’autant moins prouvées que de nombreuses personnes homosexuelles ont ouvertement pris part à ces mouvements) on comprend moins en revanche celles qui portent sur les raisons de la poursuite de ce mouvement (en réalité actuellement de ces mouvements puisqu’ils présentent actuellement une certaine diversité) après le passage de la loi, puisqu’on les accuse ni plus ni moins de diviser le peuple français. Ces déclarations sont d’autant plus mal perçues par les militants que la contestation est née au sein de milieux croyants et souvent pratiquants, même si elle ne prétend pas s’y limiter. Selon une parole récente de l’évêque de Bayonne Mgr Aillet, qui se situe à l’opposé du courant de pensée ecclésiastique que je viens d’évoquer : ces chrétiens qui ont une conscience claire de leur identité sont attachés à une identité qui n’est pas purement confessionnelle mais appartient à l’humanité toute entière

En fait à bien y réfléchir, cette attitude de méfiance voire d’hostilité qu’ont certains membres du clergé à l’égard du mouvement contre le mariage pour tous s’explique à mon avis par des raisons historiques. Ces ecclésiastiques sont marqués par une vision particulière des rapports entre l’Eglise et la société civile qui est celle du statuquo. On ne peut pas nier qu’à plusieurs périodes de notre histoire depuis la révolution, les relations entre l’Eglise et l’état ont connu des crises extrêmement violentes dont la dernière remonte au début du siècle dernier avec la fameuse loi de 1905 sur la séparation de l’Eglise et de l’état, laquelle a marqué un apaisement par rapport à la période violemment anticléricale qui l’a immédiatement précédée. Depuis plusieurs décennies, nous avons connu un climat d’apaisement, toujours empreint néanmoins du côté de la société civile par une volonté d’imposer (mais de façon douce et progressive) une anthropologie contraire aux valeurs du christianisme qui la fonde. (voir les lois sur le divorce et l’avortement) Néanmoins, la société civile et ses représentants officiels avaient toujours eu à cœur de reconnaître ce qu’elle devait au Christianisme et d’être attentive à ne pas heurter la conscience chrétienne dont l’importance sociétale dépasse largement le nombre des croyants et des pratiquants. On l’a vu dans les années 80 lors du retrait de la loi sur l’école libre par François Mitterrand. De son côté, l’Eglise s’est tacitement engagée à travers ses représentants officiels à maintenir le statuquo avec la société civile. Ce que n’ont pas perçu un certain nombre d’évêques et de prêtres face au gouvernement actuel c’est que le statuquo venait d’être rompu, et ce d’une façon extrêmement violente, non par l’Eglise mais par l’actuel gouvernement lequel ne cesse depuis la loi Taubira de multiplier les lois s’opposant directement à la pensée humaniste inspirée du christianisme avec un acharnement idéologique et méthodique digne de la période révolutionnaire dont nombre de ses membres se revendiquent (voire les déclarations de Vincent Peillon au sujet du catholicisme et de la nécessité d’arracher l’enfant à ses déterminismes familiaux et religieux par la création d’une nouvelle religion laïque) Contrairement aux gouvernements précédents, celui-ci montre une détermination particulièrement farouche à débarrasser la société de toutes les traces de la pensée chrétienne qui l’a pourtant fondé, et cela au nom même de valeurs chrétiennes (telles que la compassion ou l’égalité). Valeurs Chrétiennes qui selon l’analyse qu’en faisait il y a plus de 150 ans un Chesterton, sont devenues folles pour avoir rompu les chaînes qui les unissaient les unes aux autres. Ainsi parle-ton aujourd’hui d’une liberté dont on voudrait ignorer les limites et qui ne respecte plus le plus faible, d’une égalité sans justice et d’une fraternité qui ne nous reconnaît plus comme enfants d’un même père.

Ces ecclésiastiques qui se qualifient souvent eux-mêmes de progressistes n’ont pas su voir les signes des temps et n’ont pas su s’adapter à notre époque. Ils continuent à voir naïvement et souvent sans un minimum de recul la progression des valeurs évangéliques à travers ces évolutions qui derrière des énoncés de bonnes intentions sont en fait marquées par l’individualisme et le consumérisme.

Faudra-t-il leur rappeler qu’une bonne paix ne se construit pas sur le mensonge et que la paix de la compromission n’est pas celle que le Christ est venu apporter sur la terre ?

Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre; je ne suis pas venu apporter la paix, mais l’épée. Car je suis venu mettre la division entre l’homme et son père, entre la fille et sa mère, entre la belle-fille et sa belle-mère;et l’homme aura pour ennemis les gens de sa maison. (Mat 10, 34-36)

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UNE CONSULTATION COMME LES AUTRES OU UN SIGNE DES TEMPS ?

Ce matin en consultation, Clarisse, 14 ans arrive la mine renfrognée accompagnée de sa mère. Cette dernière a refusé de lui offrir pour son anniversaire la paire de chaussures à hauts talons dont elle rêvait et que les instances parentales n’ont pas eu l’heur de trouver appropriées à son âge. Voyant que l’ado qui était venue pour un renouvellement de son traitement commence à faire une fixette sur cette histoire de chaussures, je cherche à approfondir le sujet et commence à engager la conversation sur l’envie de séduire et ses conséquences, le fait qu’un garçon ne réagira pas nécessairement comme une fille en présence de certains codes, qu’il ne sera pas sensible aux mêmes choses, qu’il peut voire dans certaines façon de s’habiller une forme d’invitation, je commence à parler de ressentis différent… Et là mon ado interloquée s’écrie : « mais la prof de SVT nous a expliqué que c’était pareil pour les filles et les garçons le ressenti, même qu’elle nous a dit qu’il y avait pas de différence entre l’amour et l’amitié ». Là c’est à moi d’être interloqué. J’avoue que les bras m’en tombent. je ne pensais pas qu’on en était déjà là dans l’enseignement de l’indifférenciation. Du coup, j’ai du prendre un peu plus de temps pour faire de la pédagogie sur l’éducation sentimentale et affective, la psychologie différenciée des sexes et je suis arrivé en retard à la réunion scolaire à laquelle j’étais conviée par la suite mais rien que le sourire de Clarisse en fin de consultation valait bien un quart d’heure de retard. en fait, elle sentait bien confusément en elle que quelque chose sonnait faux dans cette histoire de sentiments sexuellement indifférenciés. Qu’on le veuille ou non il existe des codes sociaux qui régissent une réalité qui n’est ni tout à fait purement biologique, ni tout à fait purement culturelle entre l’homme et la femme. La négation de cette réalité me semble être plus une servitude qu’une libération…

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LE TEXTE (complet) DE MON ALLOCUTION DU 5 MAI PLACE VAUBAN

J’ignore si vous en êtes tous conscients mais la loi Taubira n’est que le premier fruit d’une société malade.
La maladie dont souffre notre société a des racines profondes qui remontent à très loin. Si nous voulons vraiment la stopper, il ne faudra pas nous contenter de repousser un projet de loi, il nous faudra plonger jusqu’à ces racines. Celles-ci consistent à l’origine en un dévoiement , une intoxication de la pensée sur l’homme et sur la femme, sur la sexualité, sur l’amour et sur la différence des sexes, Ce dévoiement s’exprime par le vocabulaire à travers l’invention d’un nouveau lexique ou à travers le changement du sens des mots
Pour faire rapide, et me cantonner à un seul exemple mais il y en aurait de nombreux autres à citer, le mot « hétérosexualité » a été inventé à la fin du 19ème siècle par un psychiatre austro-hongrois pour faire pendant au terme d’homosexualité, lui-même inventé un an auparavant. Il décrivait alors une sexualité libertaire détachée des contingences bourgeoises de la procréation. Pas étonnant qu’on ait fait ensuite à partir de là de l’homosexualité une sexualité alternative qui aurait le même droit de cité que l’hétérosexualité ainsi décrite, et on comprend fort bien dans cette optique les revendications des militants LGBT. Ceci pour faire oublier le fait que le mot sexualité, fait référence en lui-même à la différence des sexes et ne trouve son aboutissement que dans cette altérité fondamentale.
Ce dévoiement de la pensée remonte lui-même à loin. Les lumières qui ont précédé la révolution Française ont remis en cause probablement inconsciemment par leur volonté de chasser toute transcendance de la sphère publique une raison commune et objective. Elles sacralisent alors une raison subjective qui s’est peu à peu transformé en relativisme : « à chacun sa vérité », pour reprendre le titre d’une célèbre pièce de Pirandello. Ce relativisme a finit par aboutir à l’ère du virtuel et des jeux vidéos à une sacralisation du désir et de la volonté : « ma volonté seule compte, c’est au réel de s’adapter »
Seulement la vie n’est pas un jeu vidéo pour adolescents. Les conséquences de nos erreurs ne s’y comptent pas en nombre de points mais elles sont inscrites dans la chair et le sang des femmes et des hommes. Mme Taubira a beau affirmer avec aplomb et en hurlant (comme s’il suffisait de le hurler pour qu’un mensonge devienne vérité) que cette loi ouvrant le mariage aux couples de même sexe est promulguée au nom de l’amour, qu’elle ne changera rien pour les autres familles et qu’elle favorisera une meilleure acceptation dans la société des personnes homosexuelles, l’exemple des pays où des lois semblables ont été promulguées nous montre que c’est exactement le contraire qui s’y passe.
Comment peut-on soutenir que le fait d’ouvrir le mariage aux couples de même sexe ne changera rien pour le reste de la société alors qu’il s’agit de l’institution qui régit les liens de la filiation ? En l’ouvrant à des couples stériles de par leur constitution et en leur ouvrant l’adoption (voire la PMA ou la GPA), on change totalement les bases de la filiation. On remplace les fondements réels de la filiation par la seule volonté, ( selon la parole même de Mme Taubira, l’accouchement ne fait pas la maternité) . Or qu’y-a-t-il de plus fragile et de plus révocable qu’une volonté qui ne se fonde pas sur une réalité concrète ? (il suffit d’observer le nombre des divorces pour s’en convaincre). Si le lien filial repose désormais sur la seule volonté, qu’adviendra-t-il des situations où l’enfant où l’adolescent deviennent difficiles. Les parents demanderont-ils à cesser d’être parents ? (j’ai déjà connu de telles situations dans le cas d’enfants adoptés, mais là elles risquent de se généraliser) On voit que la nature des relations parent-enfant se trouve fragilisée par cette loi pour tout l’ensemble de la société. Vouloir nous faire croire que cela ne changera rien après avoir annoncé un changement de civilisation, (mais nos gouvernants idéologues ne sont pas à une contradiction près) est un mensonge d’état. Cette fragilisation du lien parent enfant se fera au profit d’un état tout puissant comme en Suède pays que beaucoup de nos ministres nous présentent comme un modèle idyllique et où on retire des enfants à leurs parents lorsqu’on constate que ceux –ci ne les élèvent pas selon la doxa imposée par l’état. Déjà une députée du PS a osé affirmer que les enfants appartenaient à l’état comme si une personne humaine pouvait être la propriété de quelque institution. Et je ne parle pas des situations inextricables où les adultes se déchirent les enfants pendant des années entre parents biologiques, parents sociaux, coparents, etc…
Quant à la condition des personnes homosexuelles remarquons que l’on sera passé en quelques décennies de la criminalisation de l’homosexualité à une complète banalisation sans se rendre compte que ces deux attitudes se rejoignent dans un même déni de souffrance.
Il existe en effet une façon claire, évidente et bien visible de refuser la différence, c’est celle qui consiste à l’exclure, mais il en est une beaucoup plus insidieuse et pernicieuse : celle qui consiste à l’inclure, soit en la considérant comme une norme, soit en en niant les conséquences et les effets. J’attends encore qu’on me démontre que les conditions de vie des personnes homosexuelles son meilleures dans les pays où on a ouvert le mariage aux couples de même sexe. Les agressions à leur égard y aurait plutôt augmenté dans certains d’entre eux comme la Belgique ou l’Afrique du sud.
Les partisans d’un prétendu « mariage pour tous » qui reprochent à leurs adversaires de confondre mariage civil et mariage religieux n’ont rien compris au sens du mariage civil comme à celui du mariage religieux. Le mariage civil ne se fonde ni sur un sentiment, ni sur une orientation sexuelle mais sur un cadre anthropologique qui est celui de la différence des sexes. Si ce qui fait le fondement du mariage civil disparaît, il y a fort à parier que le mariage civil disparaîtra aussi (c’est la tendance qu’on a constatée en Espagne après le vote de la loi sur le mariage des couples de même sexe ), comme disparaissent toutes les chose dont on a perdu le sens. Le mariage religieux en revanche est la sacralisation du sentiment amoureux des époux.
Chef de service dans un département où ma spécialité traverse plus qu’ailleurs une crise mais intervenant également une fois par semaine à Paris, il ne se passe pas une semaine où je ne sois amené à constater les effets déplorables de la perte des repères familiaux et sociétaux chez des enfants et des adolescents de tous milieux et conditions sociales que je suis amené à rencontrer (inversion des rôles entre les générations, abandon inquiétant de la place des pères laissant les mères seules et souvent démunies, avec pour conséquence la multiplication de problématiques éducatives dont nos dirigeants refusent depuis trop longtemps de prendre la mesure). J’ajoute par ailleurs que ce constat avait déjà été fait en 2004 par Lionel Jospin sans qu’aucune mesure incitative n’ait été mise en œuvre pour rendre les unions plus stables et lutter ainsi contre la précarité des liens familiaux si délétère pour les enfants.
Parler aujourd’hui de modèles familiaux multiples que l’on voudrait mettre sur un pied d’égalité est une erreur. Seule la structure familiale composée d’un père et d’une mère élevant ensembles leurs enfants constitue une base saine, solide et sécurisante pour assurer d’une façon optimale leur éducation comme l’a encore montré une récente étude américaine (j’insiste également sur les très nombreuses études mettant en évidence le bénéfice lié aux rôles différenciés du père et de la mère notamment dans les interactions précoces de l’enfant). Toutes les autres structures qu’on voudrait nous faire reconnaitre pour équivalentes sous le seul prétexte qu’elles existent, sont des structures familiales souffrantes, blessées, handicapées dans lesquelles il est plus difficile pour un enfant de s’épanouir. Le rôle de l’état est certes de protéger et d’aider ces familles blessées. Il est aussi de promouvoir le meilleur en vue du bien commun.
Le phénomène décrit sous le nom d’homoparentalité recouvre des réalités familiales extrêmement diverses et différentes suivant que l’enfant a ou non des contacts avec ses deux parents biologiques. La diversité de telles situations réclame des réponses au cas par cas et non une loi. C’est-ce qui se passe actuellement dans le cadre de la délégation d’autorité parentale qui a l’avantage de faire respecter le droit des deux parents biologiques. De plus, le fait que de telles structures familiales existent déjà n’est pas une raison pour les banaliser en les officialisant par des lois. Il y a fort à parier que les enfants qui vivent dans de telles situations sont aujourd’hui mieux protégés qu’ils ne le seraient demain si elles venaient à être officialisées. En effet, selon de nombreuses études leur caractère « hors norme » incite actuellement les parents à être particulièrement vigilants au bien être de leurs enfants ce qui ne serait probablement plus le cas.
En touchant aux repères stables et objectifs que sont la différence des sexes et la parenté biologique pour les remplacer par les repères mouvants et subjectifs que sont l’orientation sexuelle et la parentalité fondée sur la seule volonté, on fragilise les fondements mêmes de la société. Or lorsque les règles qui régissent le fonctionnement d’un groupe humain ne se fondent plus sur les critères stables du réel, on entre dans le règne de l’arbitraire et de la loi du plus fort (ou du plus riche).

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LE LOUP DE GUBBIO, LES VEILLEURS ET LE PAPE FRANCOIS

Notre nouveau pape a décidément été bien inspiré de placer son pontificat sous le patronage de saint François d’Assise. Récemment, dans une homélie il prononçait les paroles suivantes : Il n’y a pas de place pour la prudence lorsqu’il s’agit d’annoncer la bonne nouvelle

L’Evangile raconte que des disciples trouvant le langage de Jésus trop dur, décident de s’éloigner. Ils nourrissaient probablement une certaine admiration pour Jésus, mais de loin. Les chrétiens de ce type ne marchent pas en présence de Dieu et ne font pas grandir l’Eglise. Ce sont des chrétiens qui font preuve de bon sens et qui prennent leur distance. Contrairement aux chrétiens qui témoignent jusqu’au martyre, ces chrétiens tièdes suivent le sens commun et la prudence mondaine. Or, cette prudence mondaine est une tentation. Que le Seigneur nous libère de la tentation du « bon sens », de la tentation de murmurer contre Jésus parce qu’Il est trop exigeant.
Il me semble que cette vigoureuse admonestation convient assez bien pour décrire notre situation actuelle, résultante de trop de tiédeurs et de compromissions inspirées par le bon sens mondain.

La vie de saint François est émaillée de nombreux exemples de résistance à cet esprit du monde dont l’un des plus célèbres est pour moi l’explication de la joie parfaite à frère Léon (http://www.missa.org/joie_parfaite.php)
Cependant c’est un autre épisode singulier de la vie du poverello qui m’est récemment revenu à la mémoire après l’étrange retournement de situation survenu dimanche soir lors de la veillée organisée par les veilleurs pour la famille.
Cette organisation pacifique et spontanée qui trouve son inspiration dans les préceptes non violents de Gandhi mais également aux sources de la culture et de la sagesse occidentale se réunit maintenant depuis plusieurs jours après chaque manifestation. On y partage des moments de beauté et de réflexion autour de textes et de poèmes de toutes origines portant sur la famille, l’humanité, la notion de résistance spirituelle, de combat politique au sens le plus noble du terme dans une atmosphère où les convictions sont calmement affirmées avec une volonté de pacification d’abord intérieure (il s’agit de faire taire en nous la colère sans renoncer à l’idéal, de prendre conscience que nous nous battons POUR des valeurs que nous affirmons avec sérénité et non contre des personnes) mais qui cherche peu à peu avec force et douceur à se communiquer toujours dans l’amour et le respect de l’adversaire.
C’est mercredi dernier que j’ai découvert avec bonheur ces veillées organisées par une toute petite poignée de jeunes qui chaque soir, tentent de s’extraire du vacarme provoqué par les manifestants qui s’attardent en cherchant l’affrontement avec les forces de l’ordre, emportés par la colère qu’ils laissent monter en eux et qu’ils entretiennent. Commençant la veillée par le chant de l’espérance, murmuré dans l’ombre, on dirait qu’ils chantent une berceuse à un enfant malade pour le rassurer, comme s’ils s’étaient rassemblés là au chevet de la France qui souffre de se voir ainsi méprisée et défigurée par ceux qui la gouvernent.
On sait que les veilleurs ont été dès leur premier rassemblement victimes de violences policières, que 67 d’entre eux avaient été conduits de force au poste de police et mis en garde à vue. Tous les soirs, les responsables engagent un bras de fer pacifique avec les forces de l’ordre pour pouvoir rester jusqu’à l’heure fixée à l’avance à l’ensemble de ces manifestants de la paix dont le mot d’ordre est de respecter une discipline exemplaire.
Or ce dimanche soir, après une veillée marquée par un magnifique solo de violoncelle et la lecture de textes du résistant italien Gramsci, de Soljénytsine et de du Bellay entre autres, les organisateurs sont prévenus par SMS qu’un groupe d’environ 200 veilleurs se trouve bloqué avenue de Breteuil, la police leur refusant l’accès à l’esplanade des invalides. Après une première tentative vaine de négociation pour demander qu’on les laisse passer, Axel, l’un des principaux organisateurs propose alors aux gendarmes mobiles qui nous entouraient de nous laisser les rejoindre ce qui nous sera finalement accordé après un bref échange, la résistance et l’hostilité cédant soudain à la détermination pacifique des veilleurs qui entonnant à mi voix le chant de l’espérance se sont levés et escortés par des gendarmes désarmés du moins intérieurement, ont rejoint le groupe de l’avenue de Breteuil pour quelques minutes de partage avant une dispersion dans le calme.
Petit miracle pour les uns, grande victoire politique pour d’autres, cette victoire de la douceur et de la paix déterminée m’a rappelé l’épisode du loup de Gubbio, cet animal féroce qui ravageait la région de cette ville d’Ombrie, dévorant les troupeaux et s’attaquant aux habitants. A leur demande, saint François n’avait pas craint de s’en approcher. On dit qu’avec douceur mais détermination il n’hésita pas à faire à l’animal des reproches sur sa conduite pour finir par passer avec lui un marché : s’il protégeait les troupeaux et les habitants de la ville, ceux –ci s’engageait à ne plus le pourchasser et à le nourrir jusqu’au restant de ses jours. Et c’est dit-on ce qui arriva…
Cet épisode de la vie de François résonne pour moi comme une parabole. Notre loup de Gubbio, aujourd’hui c’est le gouvernement et ses sbires. Si nous voulons qu’il cesse de ravager la France, il nous faut d’abord le courage et il faut bien le dire aussi un peu de la folie de saint François pour oser l’affronter avec amour et détermination. Notre loup ne pourra nous écouter que s’il nous sent prêt à l’accueillir, sans peur avec douceur et fermeté.

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SUPPLIQUE AUX DIRIGEANTS DE « LA MANIF POUR TOUS »

 

Une certaine intimité que j’entretiens, de par ma foi catholique et mon éducation, avec la culture biblique m’a amené récemment à considérer la façon souvent déconcertante dont les prophètes agissent pour transmettre au peuple des croyants et à ses dirigeants un message divin. En effet, les exemples ne manquent pas chez les prophètes d’Israël d’attitudes incompréhensibles, souvent en apparence irrationnelles, destinées à faire comprendre au peuple et à ses chefs qu’ils marchent dans la mauvaise direction. Du célibat de Jérémie aux périodes de mutisme d’Ezechiel en passant par l’histoire conjugale d’Osée, qui choisit volontairement d’épouser une prostituée, les prophètes parlent autant par les actes qu’ils posent que par leur discours, qui prend souvent l’opinion dominante à contrepied… Plus tard  le Christ des évangiles n’hésitera pas lui aussi à étonner ses contemporains par ses actes, et dans l’histoire du christianisme on verra de nombreux saints, comme un Philippe Neri ou même un saint François d’Assise, adopter de telles attitudes déconcertantes destinées à faire réfléchir.

Dans ma vie, j’ai eu l’occasion de croiser de très rares fois de tels prophètes, qui savaient aller à contre-courant d’une pensée dominante, qui semble juste en apparence mais en apparence seulement, pour dénoncer, souvent à la consternation de tous, le ver qui se cache dans le fruit. Il ne suffit pas en effet qu’une cause soit juste pour être défendue. Encore faut-il aussi que les moyens et les arguments avec lesquels on la défend soient justes et adaptés pour être efficaces.

Philippe Arino fait partie de ces êtres d’exception. Professeur d’espagnol en lycée professionnel, essayiste, homosexuel lui-même, il développe à travers ses ouvrages une vision sans concessions mais animée d’une réelle charité sur l’homosexualité, comme en témoigne son dernier ouvrage, « L’homosexualité en vérité ». Philippe Arino s’est également illustré par les conférences qu’il a commencé à donner un peu partout en France depuis le mois de septembre 2012, ayant pris un an de congé sabbatique pour mieux faire connaître, notamment dans les milieux chrétiens mais pas seulement, son expérience et son point de vue iconoclaste sur l’homosexualité.

Lorsque, à la suite de l’élection de François Hollande à la présidence de la République, on a commencé à parler d’un projet de loi autorisant le mariage pour les couples de même sexe, il a été dans les tout premiers à s’engager contre. C’est notamment par son intermédiaire que j’ai assisté au Sénat à la présentation d’un avant-projet par la sénatrice EELV Esther Benbassa.

Aussi, lorsqu’au lendemain de la manifestation du 13 janvier dernier, que tous présentaient comme un succès, il dénonçait sur son blog (http://www.araigneedudesert.fr/page/temoignages.html) « une manif homophobe finalement », ce fut une première consternation. Je cite la phrase résumant son impression : « La Famille a occupé le haut du pavé, alors que nous savons très bien que c’est au nom de l’« amour » homosexuel, au nom de la reconnaissance de l’homosexualité, et par les personnes homosexuelles, que cette loi du « mariage pour tous » risque de passer comme une lettre à la Poste ».

Plus récemment, sa décision annoncée de ne pas participer à la manifestation du 24 mars a fait l’effet d’un coup de tonnerre, et nombreux sont ceux qui depuis ont tenté – sans succès – de le faire changer d’avis.

Ce geste devrait, je pense, nous amener sérieusement à réfléchir à la façon dont nous avons jusqu’à présent mené notre action. Je résumerais l’argumentaire de Philippe en 3 points :

1)      C’est au nom des personnes homosexuelles que l’on est entrain de faire passer la loi sur le mariage pour tous. Il aurait donc été logique que nos porte-parole soient majoritairement des personnes homosexuelles ;

2)      C’est au nom de l’amour homo et de la reconnaissance de l’identité homosexuelle que la loi Taubira est en train d’être validée socialement. Il est donc nécessaire que soit porté un jugement de valeur sur « l’amour homosexuel » afin de pouvoir contrer l’argument relativiste sur lequel repose l’ensemble de ce projet : « la différence des sexes n’a aucune importance pour l’amour », autrement dit « l’amour n’a pas de sexe » ;

3)      Les anti-mariage-pour-tous n’ont pas su rejoindre le faible argumentaire affectif des pro-mariage-pour-tous (pourtant basé sur 5 mots qu’ils sont bien incapables d’expliquer : « droit » – « Égalité » – « progrès » – « homosexualité » – « homophobie »). Ils ont préféré partir de ce qu’ils savaient (et qui est juste sur le papier), plutôt que de ce que croient les défenseurs du projet de loi. Ils ont finalement mis la Vérité avant les personnes et la Charité.

Sur le premier point, reconnaissons que les précédents qui se sont produits en Europe tendent à lui donner raison. Si la Belgique n’a pas connu de forte opposition au projet de loi de mariage pour tous, l’Espagne en revanche a connu une forte mobilisation, avec plus d’un million de personnes dans les rues et la participation plus qu’active de l’ensemble du clergé. Le nombre n’a donc pas suffi à faire plier le gouvernement espagnol. Je reviendrai plus tard sur la critique des arguments que nous avons utilisés, mais pour ce qui est simplement de la forme, je pense qu’il aurait été approprié de laisser les personnes homosexuelles qui étaient contre ce projet être nos porte-parole. Imaginons la force symbolique d’une foule menée majoritairement par des personnes homosexuelles contre un projet de loi qui aurait été conçu pour elles. Quel hommage également rendu à ceux et celles qui, parmi les personnes homosexuelles, ont pris de gros risques en prenant ouvertement position contre ce projet que de les mettre en tête de cortège et de leur laisser prioritairement la parole. Une belle occasion manquée ! Nous savons par ailleurs que si cette loi passe, ce sont les personnes homosexuelles qui en seront avec les enfants les premières victimes. Il n’est que de voir l’augmentation des actes homophobes dans les pays où le mariage homosexuel a été autorisé : viols correctifs de lesbiennes en Afrique du sud, augmentation des agressions à caractère homophobe en Belgique. Lors de la première réunion du collectif en octobre, je me souviens avoir mis en garde sur l’importance de prendre en compte la souffrance des personnes homosexuelles qui servait incontestablement de support à cette loi, faisant même un parallèle avec la loi sur l’avortement et la souffrance des femmes enceintes en situation de détresse, trop négligée par les opposants à la loi Veil.

Sur le deuxième point, je pense qu’il faut avoir le courage de dire la vérité, comme j’ai eu l’occasion de la dire lors de différents débats et tables rondes auxquels j’ai participé, même si cette vérité n’est pas « politiquement correcte » : toutes les orientations sexuelles ne se valent pas. Ce n’est ni moi ni Philippe Ariño, ni même une quelconque morale, qui portons un jugement de valeur sur la réalité du désir homosexuel : ce sont simplement les faits. L’étude de Gunnar Anderson sur les taux de divorce des couples dans les populations scandinaves montrent que les couples de même sexe sont moins stables que les couples hommes-femmes, même dans les pays où le mariage est autorisé pour les couples de même sexe. Cette tendance se maintient alors que la loi a été promulguée depuis presque 20 ans. Si les couples d’hommes semblent un peu plus stables que les couples de femme, l’infidélité y est en revanche beaucoup plus élevée que pour les couples homme-femme. Ceux qui se sont penchés sur ce phénomène semblent avoir trouvé l’explication dans le fait que, indépendamment même de l’orientation sexuelle, la psychologie et les besoins affectifs de l’homme et de la femme sont en quelque sorte mieux ajustés pour une personne de l’autre sexe que pour une personne de même sexe. Il est intéressant de constater que le matraquage que nous subissons depuis des années à travers les médias nous a fait perdre la conscience d’un certain nombre de réalités fondamentales concernant l’amour, l’homme et la femme, au point de nous faire oublier (ou de nous interdire de dire, ce qui est pire) que la différence des sexes n’est pas un simple détail dans une relation amoureuse, ce qui ne revient pas à nier la réalité que peuvent vivre certains couples homosexuels, mais consiste simplement à remettre les choses à leur juste place. Certains trouvent le discours de Philippe Arino sur ce sujet trop difficile à entendre, trop peu porteur, voire carrément inaudible, et voudraient qu’il se contente des officines religieuses et des arrière-boutiques des sacristies. Irons-nous donc jusqu’à penser qu’on ne peut mener de bonne action politique qu’avec des mensonges ou des demi-vérités ? Ne serait-ce pas faire le jeu d’une politique politicienne et démagogique que nous dénonçons ? Pour ma part, je pense que la vérité est toujours audible lorsqu’elle est administrée avec patience et persévérance comme un remède et non assénée comme une arme. Or nous sommes face à une société malade et intoxiquée qui a plus que jamais besoin d’un remède pour se réveiller.

J’en viens au troisième et dernier point, celui qui concerne les arguments. Il faut bien reconnaître que les arguments des partisans du mariage pour tous sont d’une grande indigence pour quiconque sait utiliser sa raison. Je m’en suis fait récemment la remarque en discutant avec des philosophes comme Thibaud Colin et François-Xavier Bellamy. Le problème est que les arguments rationnels n’atteignent absolument pas les partisans du « mariage pour tous », qui se trouvent englués dans une confondante sincérité et où l’émotionnel l’emporte de loin sur le rationnel. Tout tourne autour des mots « droit », « Égalité », « progrès », « homosexualité », « homophobie ». Du coup, on assiste depuis le début à un véritable dialogue de sourd. On n’ose plus rappeler que le droit concerne des personnes, pas des orientations sexuelles, que le mariage est, comme le rappelait jadis Elisabeth Guigou, l’institutionnalisation de la différence des sexes mais qu’il ne concerne pas une orientation sexuelle plus qu’une autre, que toute évolution n’est pas forcément un progrès, que l’homosexualité est une blessure dont les personnes homosexuelles sont les premières victimes, et que la souffrance qu’elle engendre n’est pas le seul fait du regard de la société (la proportion de suicides chez les jeunes homosexuels n’a pas diminué depuis le milieu des années 80 malgré une évolution et un regard nettement moins stigmatisant de la société), et enfin que l’homophobie concerne des actes violents commis contre des personnes homosexuelles et non un discours critique sur des pratiques ou les limites d’un désir (parler de limites ne consiste ni à en nier l’existence ni à en nier la valeur). Quant au discours qui a pris le pas sur le précédent, celui des conséquences pour l’enfant, non seulement les partisans du mariage pour tous le prennent pour un prétexte (Ont-ils vraiment tord ? je pense personnellement que oui mais je ne suis pas persuadé que cela n’en soit pas un pour beaucoup d’opposants), mais en plus ils s’en moquent éperdument. J’en veux pour témoignage la réaction d’Erwann Binet – qui m’a été rapportée par Béatrice Bourges – lors de l’entrevue qu’il a eu avec Aude Mirkowic, au cours de laquelle celle-ci soulevait un certain nombre de points juridiques épineux conséquences de la loi concernant la filiation. Réponse d’Erwann Binet : « On trouvera bien une solution… »

Dans la Bible, les prophètes posent des actes pour susciter une réflexion et, par là même, une conversion. Il n’est pas certain qu’ils cherchent à être imités, ni qu’il faille le faire. A chacun de se déterminer suivant sa conscience.

Philippe Arino n’ira pas manifester le 24 mars. Pour autant, son combat, qui dépasse largement celui de la Manif pour tous, n’est pas terminé. Sa réflexion peut et doit nourrir notre action.

Je me démarquerais peut-être de son propos sur un dernier point : je ne pense pas qu’il soit trop tard pour changer, je ne crois pas non plus que ce combat soit inutile.

 

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DES LECONS D’AMOUR EN ACTES OU L’ENSEIGNEMENT DU SAINT-ESPRIT

Plus j’examine la vie des papes contemporains à commencer par les deux derniers, plus je découvre que la sollicitude de l’Esprit Saint à l’égard de l’Eglise s’exprime non seulement dans leur parole mais surtout dans leurs actes.
Peut-on imaginer personnalités plus différentes que celle du rayonnant et médiatique Jean-Paul II dont la parole tenait du feu dévorant et celle du discret Benoit XVI à la pensée profonde et fulgurante mais exprimée à travers une parole humble comme celle de la flamme de la vérité qui luit doucement dans les ténèbres du monde ?
On serait tellement tenté de les opposer et pourtant chacun à sa façon a porté au monde le message dont son époque avait besoin.
Ce message ne s’est pas exprimé uniquement dans les paroles et les écrits mais au moins autant dans les actes, car ce n’est pas seulement dans des paroles si sincères si belles et si vraies soient-elles que l’Amour s’exprime mais dans les actes.
En voulant porter jusqu’au bout le poids de sa charge pontificale, par sa lente agonie et son courage face à la maladie, Jean Paul II a montré au monde que la dignité humaine ne s’efface pas face à la souffrance, que la vie humaine est belle et vaut d’être vécue jusqu’au dernier instant. Formidable et ultime enseignement d’un très grand pape face à une humanité pour laquelle certaines formes de vie ne vaudraient plus d’être vécues et qui considère comme indigne de vivre celui qui souffre.
En démissionnant de cette même charge pontificale, Benoit XVI nous offre également un enseignement en actes incomparable. Un enseignement pour le temps d’aujourd’hui car c’est d’abord pour aujourd’hui que cet acte est prophétique. En un temps où se répand une idéologie constructiviste qui conduit l’homme à sortir du réel et à décider seul et dans une toute puissance absolue de sa vie de sa mort, voire même de son sexe, Benoit XVI nous ramène simplement à la réalité de nos limites humaines, à celle de l’âge et de son poids, et il en tire, avec l’immense amour qu’a toujours eu cet humble serviteur pour l’Eglise, les conséquences qui s’imposent. Formidable leçon d’un véritable amour.

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